Tom Dolan : « Le plaisir comme moteur de la performance »

Tom Dolan : « Le plaisir comme moteur de la performance »

Après avoir systématiquement rivalisé aux avant-postes lors des courses d’avant-saison et même signé un podium lors de Le Havre Allmer Cup en juin dernier, Tom Dolan est désormais prêt à en découdre dans le cadre de la Solitaire du Figaro Paprec. Actuellement à Rouen, tout comme l’ensemble de ses 36 concurrents, le skipper de Smurfit Kappa – Kingspan, rejoindra Le Havre dès vendredi avant de prendre le départ de la première des trois manches de l’épreuve ce dimanche 25 août à 15 heures. Pour sa septième participation à la course, le navigateur irlandais nourrit bien sûr de grandes ambitions, surtout après sa belle victoire d’étape à domicile l’an dernier, mais son objectif principal est avant tout de s’amuser sur l’eau car il le sait, il n’existe finalement pas de meilleur moteur à la performance que le plaisir !

 

S’il a enchaîné les courses en Figaro Bénéteau en début d’année et engrangé de l’expérience sur d’autres supports en participant notamment à la Niji40 en Class40, Tom Dolan est parvenu à faire un bon break en début d’été. C’est donc en pleine forme qu’il patiente actuellement à Rouen avant le coup d’envoi de la 55e édition de la Solitaire du Figaro Paprec. « Je suis complètement prêt et le bateau, dont la plupart des voiles sont neuves, l’est aussi. La preuve, mon préparateur est allé au cinéma hier après-midi ! », s’amuse Tom Dolan, visiblement impatient de rentrer dans le vif du sujet. Et c’est tant mieux car ce qui les attendent, lui et ses concurrents, est un sacré morceau, avec un total de 1 840 milles à parcourir pour rallier La Turballe via Gijon puis Royan .« Trois grosses étapes de plus de 600 milles chacune sont en effet au programme. Toutes promettent d’être très intéressantes. La première s’annonce piégeuse car les arrivées en Espagne sont généralement délicates. Il faudra bien gérer les risques. Pour moi, c’est clairement la manche qui peut faire perdre d’emblée la course », annonce le skipper de Smurfit Kappa – Kingspan qui garde en mémoire l’arrivée de la Transgascogne 2017. Une arrivée lors de laquelle, dans la pétole, un écart de trois petits milles sur le leader à quelques encablures de la ligne s’était transformé en six heures au bout du compte.

 

Allier plaisir et action

 

« La deuxième sera sans doute assez engagée car le passage du cap Finisterre peut se révéler très venté. L’enjeu, si tel est le cas, sera de ne pas casser. La dernière va nous faire contourner deux fois la pointe Bretagne. Les passages du Four ou du Fromveur sont toujours compliqués. Cela augure un dernier round très technique », note l’Irlandais Volant qui se réjouit du menu à venir, avec de longues sections hauturières. « Le fait qu’il y ait beaucoup de parties océaniques, avec un total de trois traversées du golfe de Gascogne, me va plutôt très bien. Je suis aussi assez content qu’il n’y ait pas d’étape en Irlande cette année car si ça m’avait très bien réussi lors de la dernière édition, c’est tout de même beaucoup moins de pression sur moi », détaille Tom qui, après avoir remporté une étape l’an passé à Kinsale puis terminé 5e et 7e de l’épreuve en 2020 et en 2022, fait naturellement partie des favoris de cette Solitaire du Figaro Paprec 2024. « Je ne me fixe néanmoins pas d’objectif précis. J’ai fonctionné comme ça lors des épreuves d’avant-saison et ça m’a plutôt bien réussi. Le grand truc sera d’allier plaisir et action. Pendant les Jeux Olympiques, on a entendu beaucoup d’athlètes le répéter. Ça peut paraître un peu « bateau » mais en fait, c’est essentiel », rappelle le marin qui a bien compris que pratiquer son sport en s’amusant génère, de facto, plus d’investissement, de motivation et de concentration ce qui, par ricochet, améliore la performance. Je vais prendre étape par étape, contrôler tout ce que je peux contrôler et ne pas me focaliser sur le résultat avant la fin », a terminé Tom Dolan.

 

Crédit photo: Adrien François