Tom Dolan : « Ça a été une course comme on les aime ! »

Tom Dolan : « Ça a été une course comme on les aime ! »

La grande étape du Trophée Banque Populaire Grand Ouest, dont le départ a été donné samedi dernier, s’annonçait haletante. Elle s’est révélée extrêmement intense avec du jeu du début à la fin, de nombreux retournements de situation et des écarts pour les moins infimes à l’arrivée après pourtant près de cinq jours de mer. Si, au final, elle a été remportée par le duo Élodie Bonafous – Corentin Horeau, elle a aussi été parfaitement maîtrisée par le tandem Tom Dolan – Paul Morvan. Le binôme de Smurfit Kappa – Kingspan a, en effet, constamment rivalisé aux avant-postes, si hissant même en troisième position à moins de 24 heures de l’arrivée avant de s’emparer finalement de la 7e place, à moins de 19 minutes des vainqueurs.

« 740 milles, c’est un sprint XXL, une grosse-grosse étape de Solitaire du Figaro. Ça promet d’être intense ! », avait annoncé Tom Dolan peu avant le départ de l’épreuve.
Le fait est que la course a été soutenue. Littéralement menée à un rythme d’enfer par le groupe de tête qui s’est rendu coup pour coup du début à la fin.
« Ça a attaqué dans tous les sens en permanence. C’était vraiment une belle régate au contact tout du long, avec, parfois, des rebondissements un peu hallucinants, comme sous le pont de l’île de Ré où notre groupe des dix premiers est passé en l’espace d’une minute. C’était vraiment un très beau parcours ! », a résumé avec un enthousiasme non dissimulé le skipper du Figaro Beneteau 3 aux couleurs de Smurfit Kappa et de Kingspan.
De fait, le menu s’est avéré complet, avec de très nombreux paramètres à gérer. Courants, cailloux, algues, effets de site… les pièges étaient pléthores, sans compter ceux liés à la météo. Tom et son acolyte, Paul Morvan, ont composé au mieux, jouant tous les bons coups. « Il y a constamment eu des choses à faire entre les attaques des concurrents et l’évolution des conditions. On n’a jamais rien lâché et personne, dans le groupe de tête, ne l’a d’ailleurs fait. C’était fou, après quatre jours de course, de tous se retrouver collés les uns aux autres. Cela a remis un bon gros coup d’adrénaline à tout le monde. Il a fallu jouer à fond, régler H-24 et virer de bord toutes les trois minutes pour gagner un mètre par-ci ou un mètre par-là. Personne n’a jamais commis la moindre erreur. Ça a vraiment été un combat de tous les instants », a commenté le Finistérien, bluffé par l’intensité de l’épreuve mais ravi d’avoir lutté dans le bon paquet jusqu’au bout.
Idem pour Tom qui termine donc avec un écart inférieur à 20 minutes sur les grands gagnants. Autant dire rien ou pas grand-chose à l’échelle de l’exercice.

« Toujours bien de jouer devant »

« C’est toujours bien de jouer devant. Ça a été une belle étape, très similaire à une manche de Solitaire du Figaro. Je suis bien content qu’elle se soit jouée en double cependant car il y avait une foule de points de passages obligatoires et une multitude de tronçons à gérer, parfois dans les cailloux et donc un peu chauds. On a très peu dormi car c’était souvent la nuit qu’il se passait des choses et qu’il fallait être vigilant, notamment à cause des oscillations du vent », a détaillé l’Irlandais Volant.
Au bout du compte, comme souvent, le match s’est joué à peu de choses. Parfois seulement quelques longueurs. « Après le débordement de l’île de Ré, on a vu qu’un simple décalage de 50 mètres entre deux bateaux était susceptible de faire la différence et de générer des écarts latéraux significatifs. Avec Paul, au côté duquel j’ai appris à être un peu plus patient que je peux l’être dans certaines situations, on a plutôt bien tiré notre épingle du jeu. On a aussi montré qu’on avait une bonne vitesse », a raconté Tom qui l’avait déjà prouvé lors des épreuves précédentes.
« Cette nouvelle expérience commune après le Trophée Laura Vergne qui s’était déjà très bien passée a été très enrichissante pour nous deux. Tom connait son bateau par cœur et il a clairement les armes pour batailler devant », a terminé Paul Morvan qui va, comme son co-équipier, profiter d’un peu de répit avant de participer à deux jours de Grand Prix, demain et samedi, au large de la Ville Bleue.