12 Sep Tom Dolan : « Remporter la Solitaire du Figaro, c’est un rêve qui se réalise ! »
Que de suspense lors de la troisième et dernière étape de la Solitaire du Figaro Paprec ! Une étape dantesque lors de laquelle Tom Dolan et ses concurrents ont composé avec des conditions particulièrement costaudes mais aussi lors de laquelle les écarts se sont faits puis défaits, tant et si bien qu’il aura fallu patienter jusque dans les derniers milles avant l’arrivée pour connaître l’ordre du tiercé gagnant. Pour finir, le skipper de Smurfit Kappa – Kingspan, en tête à l’issue des deux premiers actes, n’a pas failli. En terminant en 7e position à 5h18 ce jeudi, le navigateur a en effet assuré sa victoire au classement général. Une performance XXL pour l’Irlandais qui entre dans l’histoire de l’épreuve en devenant le troisième marin étranger après le Belge Joan de Kat en 1970 puis le Suisse Laurent Bourgnon en 1988, à inscrire son nom au palmarès de la reine des courses en solitaire et à armes égales !
« Je ne me rends pas encore bien compte de ce qui se passe. La Solitaire du Figaro est une course que j’espérais gagner un jour et c’est aujourd’hui un véritable rêve qui se réalise ! C’est complètement fou ! », a déclaré Tom Dolan à son arrivée au ponton, tôt ce matin, au terme d’une troisième et ultime étape pour le moins difficile. « Globalement, on a vraiment eu des conditions musclées. On a notamment pris une belle cartouche au sud de l’Angleterre avec 30 nœuds établis et des claques à 35. A ce moment-là, je ne voyais plus les autres et ça bombardait fort. Mon unique obsession était de garder le petit spi en l’air et d’aller le plus vite possible sans faire de sortie de piste. Franchement, c’était chaud. Ça faisait même un peu peur lors des empannages. Au bout du compte, les temps de répits ont été très peu nombreux, avec seulement une petite pause avant le passage de Skerries Bank puis une zone de molle au large de Brest. Pour ma part, j’ai passé énormément de temps à la barre et je n’ai jamais rien lâché malgré la fatigue. Il était impératif de tenir le rythme et cela a demandé énormément d’engagement car tout le monde a vraiment attaqué comme un dingue en tête de flotte ! », a détaillé le skipper de Smurfit Kappa – Kinsgpan pour qui la septième a donc été la bonne.
« Cette fois, le karma était avec moi »
« Cette victoire récompense des années de travail et de sacrifices, pour moi mais aussi pour mon entourage. Après la deuxième manche, je savais que j’étais bien placé avec 57 minutes d’avance sur le deuxième mais j’ai essayé de garder la tête froide et cherché à me mettre le moins de pression possible sur les épaules. J’avoue que j’ai eu beaucoup de moments de doute. Honnêtement, il y a encore quelques heures, j’espérais seulement sauver le podium. Sur l’eau, j’ai fait tout un tas de calculs. J’ai compté puis recompté les temps. J’ai imaginé que des écarts monstres s’étaient créés avec le courant au niveau du Raz de Sein. Lorsque j’ai franchi la ligne d’arrivée, je n’étais pas sûr de l’emporter mais je l’ai compris lorsque j’ai entendu des gens me féliciter. A cet instant, je me suis un peu écroulé dans mon bateau. J’avoue avoir eu envie de pleurer mais pleurer de joie », a détaillé l’Irlandais Volant qui devient donc le premier marin de son pays à inscrire son nom au palmarès de l’épreuve mais aussi le troisième étranger après Joan de Kat et Laurent Bourgnon. « Finalement, tout s’est joué sur une transition lors de la deuxième étape entre Gijón et Royan, c’est-à-dire sur peu de chose. C’est généralement comme ça sur la Solitaire. Cela avait été le cas lors de la dernière édition et ça n’avait alors pas tourné en ma faveur. Cette fois, le karma était avec moi ! ».
Credit: Alexis Courcoux