01 Juin Pour l’histoire d’un jibe
Depuis sa création en 1992, la Transat en Double – Concarneau – Saint-Barthélemy (anciennement appelée Transat’ Lorient-St-Barth’ puis Transat AG2R La Mondiale) offre des scénarii tous plus improbables les uns que les autres. La 15e édition qui s’achève n’a pas dérogé à la règle avec un incroyable retournement de situation à trois jours de l’arrivée : le retour en force des partisans de l’option nord. Le duo Nils Palmieri – Julien Villion a ainsi finalement remporté la mise, soufflant la victoire qui semblait pourtant promise aux tenants de l’option sud. Une option choisie par le tandem Tom Dolan – Gildas Mahé qui a finalement bouclé les 3 890 milles théoriques du parcours, ce lundi 31 mai à 3h18 (heure de Paris), à la 8e place. S’il termine forcément avec un petit goût amer d’autant qu’il termine à moins de quinze minutes du Top 5et à moins d’une heure du podium, le binôme de Breizh Cola peut toutefois se satisfaire d’avoir réalisé une course propre et très peu d’erreurs.
Les marins le disent et le répètent : sur une transatlantique, tout peut arriver, y compris le plus inattendu. Cela s’est de nouveau vérifié lors de cette 15e édition de la Transat en Double – Concarneau – Saint-Barthélemy. En effet, alors que la victoire semblait promise aux partisans de la route sud, les tenants de la route nord ont vu leur option s’ouvrir à trois jours de l’arrivée. Un coup dur pour le duo Tom Dolan – Gildas Mahé qui avait constamment joué aux avant-postes et pouvait légitimement encore envisager de se hisser sur le podium, et même de gagner. « C’est la dure loi de notre sport, mais ça reste un peu compliqué à avaler. Avec Gildas, on a vraiment fait une belle régate. On a tiré les bons bords et en plus de ça, on a été rapide au portant. Au bout du compte, on termine 8e, une place en deçà de nos attentes il faut bien l’avouer », a commenté le navigateur Irlandais qui, au départ, visait une place sur le podium. « Même si ça s’est mal goupillé pour notre groupe, on pouvait encore prétendre à un Top 3 la veille de l’arrivée. En fin de journée dimanche, on a croisé avec le groupe du nord alors qu’on ne s’y attendait plus, persuadé qu’ils étaient un peu en avance. On a choisi de continuer en tribord avant d’empanner afin de profiter ensuite d’un meilleur angle de descente en direction de Saint-Barth or ça a été une erreur. On a trop attendu et nos copains de jeu se sont barrés », a détaillé Tom qui a, de fait, perdu gros sur ce coup-là.
Une transat dure, mais enrichissante
« Après 4 000 milles de course où on est constamment resté au contact et même à vue avec certains, c’est finalement un jibe qui nous a fait perdre dix milles et nos chances de podium. C’est ainsi en Figaro. Je préfère cependant avoir réalisé une belle course et juste une petite connerie à la fin plutôt qu’une course pas terrible et un coup de poker dans les derniers milles », a ajouté le skipper de Smurfit Kappa, bien conscient que sa 8eplace au général ne reflète pas le niveau de sa prestation sur l’eau. « C’est la première fois que je suis déçu de cette manière de ne pas avoir gagné. Avec Gildas, on a fait les choses proprement et on a seulement peu de choses à se reprocher. On s’est bien battu et on a énormément donné. Le Figaro Bénéteau3 est un grand Mini 6.50, à la fois dur, exigeant et bourrin. On termine bien cramé d’autant qu’il a fallu se battre avec les sargasses, mais aussi faire face à des soucis de safran. En tribord amure, le bateau était infernal. Il partait à l’abatée en permanence et il fallait barrer à deux mains pour le contrôler un minimum. On en a bien bavé mais avec Gildas on a formé un super binôme. On s’est bien entendu et j’ai appris plein de trucs qui vont m’aider énormément sur la suite de la saison », a terminé Tom Dolan.