Sans transition de Marie-Galante aux Sables d’Olonne

Sans transition de Marie-Galante aux Sables d’Olonne

Alors qu’il a bouclé, ce mardi, les 3 430 milles du parcours de la Niji40 entre Belle-Ile-en-Mer et Marie-Galante en 4e position au côté de Gildas Mahé et de Pep Costa à bord du Class40 Amarris, Tom Dolan est d’ores et déjà dans les starting-blocks de la 21e édition de la Solo Maître CoQ, la deuxième des cinq épreuves comptant pour le Championnat de France Elite de Course au Large 2024. Au programme : des parcours côtiers au large des Sables d’Olonne et une course off-shore de 340 milles entre Belle-Ile, Ré et Yeu dont le format, légèrement revisité cette année, devrait faire la part belle à la stratégie et ainsi particulièrement plaire au skipper de Smurfit Kappa – Kingspan.

 

Arrivé dans la nuit de lundi à mardi à Marie-Galante après presque 16 jours de course dans le cadre de la Niji40, une épreuve 100% dédiée aux Class40, Tom Dolan se prépare, sans transition, à s’aligner au départ de la Solo Maître CoQ dont les premières régates sont prévues le 30 avril prochain. Le répit aura donc été de (très) courte durée après une navigation pour le moins exigeante avec la succession de quatre dépressions – dont une particulièrement copieuse – et, en prime, en arrêt au stand forcé aux Açores à la suite d’une avarie de drisse de grand-voile. Il n’empêche que le marin Irlandais affiche un vrai enthousiasme, largement boosté par l’expérience de sa première traversée de l’Atlantique en équipage. « J’ai vraiment kiffé cette transat avec Gildas et Pep. Le fait de régater en trio s’est révélé très formateur pour moi et m’a donné plusieurs pistes de travail pour la suite. Le fait de naviguer sur un plus gros bateau également, notamment sur la gestion des charges et des manœuvres. En Figaro, on a l’habitude de faire des « peelings » de « ouf », des réglages très fins. En 40 pieds, pour être efficace, il faut souvent chercher à faire au plus simple car le moindre petit cafouillage peut rapidement se transformer en gros problème et faire perdre énormément de temps. C’était très intéressant pour moi de mesurer tout ça », commente le Figariste qui a imprimé une grosse cadence entre la Bretagne et les Antilles, affolant les compteurs en Class40 avec des vitesses similaires à celles des 60 pieds IMOCA il y a une quinzaine d’années.

 

Tout ça pour un Bone

« C’était une transat assez difficile en termes de conditions météo et l’escale technique nous a coûté cher. Tout ça à cause d’un Bone, une petite pièce en carbone de 2 centimètres de long et de 1 centimètre de diamètre ! C’est rageant, surtout qu’on était en tête au moment où ça s’est produit ! », relate Tom qui, comme ses deux acolytes, n’a jamais baissé les bras mais, qui au contraire, a mis les bouchées, ensuite, pour revenir au score et finalement terminer au pied du podium. « On a bien navigué surtout qu’il y avait face à nous de bons bourrins, très solides techniquement. Au final, on est sans doute ceux qui avons fait la trajectoire la plus tendue et parcouru le moins de milles. On termine avec un bon nombre de satisfactions mais aussi des souvenirs un peu épiques, comme lors de notre pit-stop à Santa-Maria, où on s’est retrouvés à regarder des tutos sur Youtube pour réussir à solutionner notre problème, avec des rafales de vent pas possible et au mouillage léger », détaille l’Irlandais qui cumule désormais huit traversées de l’Atlantique, dont cinq en course.

 

Plus de stratégie, plus de jeu

La suite ? On l’a dit, elle arrive à vitesse grand V puisque dès mardi, Tom s’alignera au départ des premières manches de la Solo Maître CoQ, aux Sables d’Olonne, après un retour en métropole ce vendredi puis un passage express chez lui, à Concarneau. « Pas de temps morts et donc pas le temps de trop réfléchir. C’est tant mieux car j’arrive toujours avec un peu d’appréhension sur cette épreuve Vendéenne. C’est un peu mon chat noir. Par le passé, je m’y suis blessé ou j’y ai abimé le bateau. La dernière édition, en 2023, s’était néanmoins correctement passée. J’espère donc maintenant avoir définitivement conjuré le sort et réussir, à bien tirer mon épingle du jeu », note le marin, plutôt optimiste d’autant que la Direction de course a choisi de faire évoluer le traditionnel parcours de la grande course entre Belle-Ile, Ré et Yeu en supprimant un certain nombre de way-points. « Ça va ainsi d’avantage s’apparenter à une étape de Solitaire du Figaro et ouvrir plus nettement le jeu sur le plan stratégique. Ça promet d’être chouette, avec, en plus, des jours plus longs et, je l’espère, des nuits moins glaciales que lorsque la course était programmée au mois de mars ! », termine Tom Dolan.

 

crédit photo : Jean-Marie Liot